Les instruments aussi !
« Si on veut connaître un peuple, il faut écouter sa musique »*.
Pour tous les peuples, la musique est essentielle mais pour certains, elle est un précieux livre d’histoire, elle raconte leur culture, elle transmet leurs traditions de génération en génération :
LA MUSIQUE TRADITIONNELLE
Les musiques traditionnelles sont propres aux différentes coutumes présentes dans le pays, elles sont chantées, jouées, dansées par des individus qui partagent la même langue, le même folklore et ainsi comprennent le sens profond de cette musique.
Les célèbres chants polyphoniques Aka du nord du Congo-Brazzaville (présentés ici) en sont un exemple particulièrement vibrant perpétué par le groupe Ndima, une formation de musiciens, chanteurs, danseurs.
La musique dite traditionnelle est principalement vocale (à capella) mais peut-être accompagnée d’instruments de musique traditionnels souvent artisanaux comme le tambour (tam-tam), la sanza (piano à pouce), le balafon, l’harpe-cithare, les sifflets ou encore l’arc musical…
En outre, les battements des mains, les piétinements du sol sont aussi des éléments importants d’accompagnement musical.
Les chants, les danses, les instruments traditionnels ont une fonction qui peut être rituelle, initiatique, incantatoire, permettre de communiquer avec les ancêtres, renforcer la cohésion du groupe, marquer diverses étapes ou évènements de la vie, donner du courage aux chasseurs, aux guerriers…ou tout simplement exprimer ses sentiments.
LA MUSIQUE RELIGIEUSE
La musique et le chant populaire religieux (par opposition au chant liturgique) sont très appréciés, leur succès est grandissant.
Localement, la musique religieuse épouse des styles particulièrement variés, elle est tantôt proche de la musique traditionnelle, du gospel ou encore de la musique de variétés avec pour dénominateur commun le chant de louange pour rendre grâce, exprimer sa foi en Dieu avec ferveur et inviter autrui à partager ses croyances.
LA MUSIQUE DE VARIETES
L’âge d’or de la musique congolaise, cette musique originaire des deux rives du fleuve Congo, qui a tenu le haut du pavé durant plus d’un demi-siècle, c’est la rumba congolaise.
Inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco le 14 décembre 2021, la rumba congolaise est reconnue en tant que phénomène musical, culturel et social.
Elle a révélé de nombreux musiciens et chanteurs talentueux dans les multiples grands orchestres qui ont animé les dancings des deux rives à partir des années 1930-1940.
Côté Brazzaville, les Bantous de la Capitale (présentés ici), l’orchestre-phare formé en 1959 comprend dès ses débuts des chanteurs, instrumentistes (clarinettiste, guitariste, batteur, percussionniste) et intègre des instruments traditionnels comme les maracas.
La rumba congolaise résonance dans de nombreuses capitales du Continent lors des années d’accession à l’Indépendance, le 15 août 1960 pour la République du Congo et traverse toutes les turpitudes de l’histoire du pays tout en se réinventant.
Elle est la mère d’un style de jeu nouveau plus rythmé, le sebene ainsi qu’une musique très entrainante qu’est le soukouss qui enflamma les pistes de danse des discothèques dans les années 1970-1980.
Avec le soukouss, la partie rythmée de la chanson prend le dessus sur la partie plus mélodique et les textes soignés qui faisaient le charme de la rumba congolaise, ainsi la danse devient la priorité.
Le soukouss est ensuite peu à peu évincé par le ndombolo durant les années 1990-2000. Puis, au début des années 2000, le coupé-décalé fait vibrer la jeunesse dans les boîtes de nuit.
Dans un tout autre genre musical, le rap congolais est pourtant singulièrement marqué par l’influence de la « rumba congolaise & Co. », soit au niveau de l’accompagnement musical, soit par la présence de chanteurs Atalakus (ambianceurs) ou encore l’esthétique vestimentaire et la danse…
Le premier succès notable est celui du collectif Bisso na bisso et son leader Passi, en 1999, avec le single Bisso na bisso dont le texte est en français.
Localement, c’est par les réseaux sociaux que les rappeurs émergent, leurs textes sont souvent en lingala (ou d’autres langues du pays), les clips sont filmés sur place et conçus comme des courts-métrages avec une belle définition d’image.
Le reggae congolais gagne en visibilité, d’une part parce que le mouvement rasta grandit, d’autre part le reggae local jouit d’une vitrine prestigieuse via le Festival Mboté Bob (présenté ici) qui permet aux artistes de la scène reggae congolaise de partager leur passion.