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Les chants polyphoniques des Aka

Dès l’enfance, le chant fait partie du quotidien des Aka. 

Les chants polyphoniques Aka, groupe Ndima


Nomades, se déplaçant de campement en campement, ils construisent des abris temporaires, des huttes avec des pousses d’arbres et feuilles de marantacées, pratiquent la chasse, la pêche, les collectes et la cueillette, les Aka vivent dans les forêts au nord du Congo-Brazzaville et au sud de la Centrafrique.

Les transformations que causent l’exploitation de la forêt, l’agriculture sur brûlis et l’influence du monde moderne menacent leur mode de vie. En conséquence, certains sont en cours de sédentarisation, tandis que d’autres tentent de perpétuer leur culture et leurs traditions, par la musique, le chant et la danse qui sont des marqueurs de leur identité.

La musique et le chant accompagnent les rites, cérémonies mais aussi la chasse, la cueillette, les activités de tous les jours qui sont autant de répertoires.

La première écoute de chants Aka est un dépaysement absolu, elle nous transporte loin de toute référence citadine, et met en valeur une aisance vocale étonnante.
On est plus dans le registre du parlé-chanté en langue aka, avec une large part d’improvisation. La voix est un instrument de musique à part entière, en témoigne la maîtrise des techniques de yodel, hoquet et ostinato pour exprimer des pensées, sentiments, émotions.

Le yodel consiste à faire des vocalises en passant rapidement, sans transition de la voix de poitrine à la voix de tête, et inversement. Chaque chanteur suit sa ligne mélodique, tous chantent en même temps (polyphonie), par moments les lignes mélodiques sont alternées, le silence des uns est comblé par le chant d’autres et vice, versa (hoquet). De mêmes éléments mélodiques sont répétés inlassablement (ostinato).


Musique vocale, tantôt à capella, mais généralement accompagnée par des instruments artisanaux, les tambours, la harpe-cithare, les sifflets ou encore l’arc musical appelé mbela qui d’ailleurs est également utilisé comme une arme pour la chasse.
Ce type complexe et rare de polyphonie contrapuntique est classé patrimoine immatériel de l’Unesco et fait le succès du groupe Ndima, musiciens, chanteurs, danseurs Aka du Congo-Brazzaville, qui se produisent régulièrement à l’international et ont enregistré un album « Moaka na Ndima » sous la direction de Sorel Eta, chercheur et ethnologue.