Il était une fois…
C’est l’histoire d’un père de famille « papa Henri » installé dans le nord du Congo-Brazzaville.
Un jour, il rendit visite à son cousin Pascal cacaoculteur sur des terres claniques situées à la lisière de la forêt vierge.
Le cousin Pascal cultivait avec succès un cacao principalement destiné à l’exportation.
Ces années-là étaient particulièrement fructueuses, le Congo avait même atteint un record de production de fèves de cacao estimé à 2500 tonnes !
Néanmoins papa Pascal confia à son cousin Henri que malgré les belles recettes engendrées suite aux dernières récoltes, avançant en âge, il ne se sentait plus en mesure de poursuivre cette activité de culture de cacao.
Henri comprenait le choix de son cousin. Son sens de la famille, son goût pour le défi et, il faut le dire, le dynamisme du marché du cacao congolais à cette période l’incitèrent à poursuivre le travail de son cousin.
Le système était bien rodé : planter et entretenir les cacaoyers, récolter les cabosses, trier les fèves, les fermenter puis les sécher afin de les vendre à l’Office du café et du cacao.
Papa Pascal forma ainsi Papa Henri au travail fastidieux de planteur de cacao. Dès sa première année de culture du caco, papa Henri put profiter du fruit de son travail, jusqu’à cette année où malgré une production de 200 sacs de fèves de cacao, l’Office du café et du cacao ne passa pas !
Henri put néanmoins écouler sa marchandise auprès des démarcheurs venus de Kinshasa et décida de se tourner vers la plantation de fruits du verger, ananas, oranges, mandarines, safous (…) et l’aventure de la production de cacao s’arrêta ainsi !
Aujourd’hui, principalement dans les départements de la Sangha, Likouala et Cuvette, des cacaoyères sont à l’abandon depuis la liquidation du principal acheteur de cacao auprès des producteurs congolais, l’Office du café et du cacao, au début des années 1990.
La production de cacao congolaise aura duré quelques décennies, avec un pic de production de 2500 tonnes de fèves de cacao en 1977.